Moi et ma cicatrice de césarienne,
Nous nous sommes rencontrées un mois de mai.
Ce jour-là, je n’étais pas vraiment sereine,
Surtout ce moment où l’on m’a annoncé
Que le reste de ma vie tu serai mienne.
Pour tout t’avouer et ne rien te cacher,
Je t’ai tout de suite trouvé très vilaine.
J’ai compris que nous n’allions pas nous aimer :
Que je te traiterais comme une vaurienne ;
Que tu m’en ferais terriblement baver !
D’autant que d’aussi loin que je me souvienne,
Dès le début tu ne m’as pas épargné…
J’ai sacrément souffert, à en perdre haleine,
Lorsqu’il a pourtant bien fallu m’inciser
Avant même que l’anesthésie ne vienne
À faire effet et surtout à empêcher
Que ce souvenir ne devienne pérenne !
Comme si ça n’était pas encore assez,
Chacune de mes tentatives était vaine
D’essayer de m’occuper de mon bébé.
Par ta faute et pour que les agrafes tiennent,
J’étais contrainte de ne pas trop bouger
Et cela m’a procuré beaucoup de peine 🙁
J’ai pensé ne pas pouvoir te supporter.
J’étais déjà grosse comme une baleine
Au cours de ma grossesse et encore après,
Il fallait également que je parvienne
À vivre en ta compagnie et t’accepter !
Loin de moi cette idée que tu me conviennes,
Puisque tu me privais de pouvoir porter
Ma Babylou sans que tu ne me refrènes
Dans tous mes gestes et élans démesurés
Envers ma fille, ma vie, ma mini reine,
Celle avec qui je rêvais de profiter,
Malgré mon nouveau corps et cette bedaine
En dessous de laquelle tu t’abritais.
J’aurais bien pu utiliser une gaine
Afin de masquer ton affreux bourrelet,
Mais les shorty coton étaient une aubaine,
Parce qu’ils t’empêchaient de me démanger.
Même si mon armoire était grave pleine,
Je ne savais plus comment me camoufler.
Mon ventre plat était de l’histoire ancienne,
Bye-bye les jeans et les pantalons serrés !
De longs mois, il a fallu que je m’abstienne
De pouvoir me vêtir comme je le voulais.
J’ai mis de côté mes envies quotidiennes…
À cause de toi, je me suis négligée
Je n’ai fait aucun effort sur ma dégaine !
Tu comprends pourquoi je t’ai tant détesté,
Tu sais maintenant d’où vient toute ma haine.
Ça nous aura quand même pris une année
Pour qu’au fur et à mesure des semaines,
Nous apprenions ensemble à cohabiter.
J’ai enfin cessé cette vieille rengaine
Qui me prédisposait à te mépriser.
Il est même arrivé que je me surprenne
À te considérer et à t’apprécier.
Tu n’es pas là par hasard, j’en suis certaine,
Tu as permis de mettre au monde ma fée !
Dure épreuve que parfois la vie amène,
Mais pas sans raison ni sans moralité…
Il me fallait cela pour que je comprenne
Ce que signifie être mère et aimer 🙂
Ma plus belle réussite, c’est la tienne.
Ton empreinte est encrée en moi à jamais
Pour toujours me rappeler, quoi qu’il advienne,
Que tu fais aussi partie de ma beauté.
Je suis vraiment fière que tu m’appartiennes
Tu représentes ma raison d’exister <3
∞∼♥ Mamma ReBelle ♥∼∞
Joli texte Alex ! Cette cicatrice est là à vie sur notre corps. La mienne ne se voit pas beaucoup, malgré mon accouchement à Manille.